Prince charmant?

Publié le par Candy fellows

   Tous les soirs, je mets mes deux belettes dans le jardin pour un dernier pipi, et généralement, au bout de cinq minutes, elles grattent à la  baie vitrée. Il faut dire que la fraicheur se fait de plus en plus mordante à la nuit tombée.
L'autre soir, elles sortent.
Je finis de sortir mon linge de la machine, je vérifie si mes affaires sont prêtes pour ma journée du lendemain. Je bricole à droite et à gauche et tout à coup, le silence de la maison m'alarme. Mince! Où sont les chiennes?

 

Encore dehors!

 

Et pas un bruit! Aïe! J'espère que les enfants n'ont pas oublié de bien fermer la porte du jardin, car je n'ai pas envie de courir la campagne à la nuit tombée.

J'ouvre la baie vitrée, décidée à m'époumoner pourme faire entendre des deux fugueuses quand je les vois à quelques mètres, l'une et l'autre parfaitement immobiles, comme pétrifiées, fixant quelque chose derière le pot de fleur devant les escaliers de la terrasse.

 

D'habitude, quand un élément étranger s'invite sur leur territoire, elles aboient à s'en faire péter les cordes vocales. Je me souviens d'un petit hérisson qui n'avait pas été perturbé le moins du monde et qui avait traversé la terrasse de son petit pas tranquille sous les protestations aigues des deux sur-excitées.

 

Je me prends mon courage à deux mains, me demandant ce que j'allais trouver de si intéressant. Un basilic?

 

Il m'a fallu deux minutes pour le repérer. Un gros crapaud, bien gras, bien luisant. Il passait d'un côté du pot de fleurs à l'autre, tombant nez à nez avec l'une ou l'autre des deux dondons, peu enclin à pousser plus loin les présentations, rebroussant chemin. Et le manège durait depuis vingt minutes, et aurait pu durer toute la nuit!

Pas moyen de les faire rentrer. J'ai dû les prendre l'une et l'autre dans mes bras, toujours aussi immobiles, complètement hypnotisées. Sur le coup, j'étais morte de rire, me demandant si elles pensaient avoir trouvé le Prince Charmant, incapables de se décider à l'embrasser. Bon, il faut dire qu'il n'était pas spécialement sexy...

 

J'ai bien moins rigolé à trois heures du matin, quand elles ont gratté frénétiquement à la porte de ma chambre pour sortir.
Et bien sûr, une fois qu'elles étaien dehors, elles ont filé comme des flêches vers le pot de fleur, reniflant, cherchant, humant...
Il avait bel et bien disparu, leur prétendant bedonnantet boutonneux.

 

Elles sont rentrées dépitée et ont fini la nuit sur le canapé, à guêter son retour. Ah, l'amour...

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article